L’inconscient : бессознательное (Notebook)

Dans l’art, nul n’est remplaçable.

Je dois amener ma pierre à l’édifice.

M’inscrire dans une histoire de l’art.

Je projette la vision d’un futur où je ne ferais plus partie de ce monde.

Ma descendance et des inconnus viendraient découvrir mon travail acharné.

Le trésor posthume : l’héritage. Tous mes carnets.

C’est ma manière de léguer précisément et infiniment.

Que ma biographie soit rédigée ou pas.

Le processus est dans la névrose.

Il n’y a rien de prétentieux là dedans.

C’est simplement un bruit sourd, une urgence familiale, une mémoire.

L’importance de savoir d’où l’on vient.


Ma façon d’être enfant c’est ce besoin constant de me nourrir et d’interroger, d’apprendre et de retenir. Mes « carnets de mémoire visuelle » en témoignent, je suis une chercheuse avide, poreuse et curieuse. Ainsi la relation image-texte m’a toujours fascinée parce qu’elle contient un dialogue fertile; ces deux entités quasi opposées sont si complémentaires. De façon générale, les anecdotes, les contes, les histoires, toute forme de narration, qu’elle soit orale, écrite ou dessinée, est constitutive de notre mémoire collective. Nous avons tendance à oublier les mythes fondateurs qui ont forgé notre façon d’aborder le monde, et qui nous rappellent que tout n’est qu’un recommencement perpétuel. Nous n’inventons rien.