About Elisabeth Mironenko

Elisabeth Mironenko-Blankoff, née à Paris en 1992, est une artiste française d’origine russe-ukrainienne.

Son travail explore les croisements entre le réel, l’imaginaire et le sacré, interrogeant les perceptions du temps et de l’espace. Elle s’aventure dans des constructions dissimulées et entremêlées, tissant des liens entre identité personnelle et influences culturelles.

Sa réflexion s’inscrit dans la problématique d’une confusion entre croyance et réalité, c’est à dire sur les mythologies incontournables que l’on fabrique sur nous-mêmes et sur les autres. L’Histoire et la Mémoire, indissociables de leurs récits et des histoires personnelles, sont à la fois le point de départ et le point final de son travail. Elle cherche à rendre au réel sa dimension fictionnelle, et aux fictions leur dimension réelle. Il s’agit de remonter à un point d’interrogation où une autre lecture des signes est possible et où l’espace-temps est manipulé librement. Ces images mises au monde renvoient à des souvenirs, des expériences vécues ou fantasmées, tel un exode intérieur.

Elle tente une reconstitution de la diversité pluri-culturelle dont elle est issue, tout en opérant des distinctions alors même qu’elle ne peut pas limiter son identité à des frontières strictes. La perméabilité des mondes se révèle alors, même là où il ne semble y avoir qu’altérité. Ainsi la question du voyage, au sens de confrontation aux civilisations, de documentation textuelle et visuelle et de rencontre humaine, est primordial dans son travail. Sa mémoire est habitée : fresques, ruines, icônes, enluminures, textiles, objets, motifs, musiques, textures, couleurs, vibrations, calligraphie, signes, symboles et langages, architecture et imagerie antique et médiévale.


APPROCHE PLASTIQUE

Elle manipule la matière à travers des expérimentations évolutives qui imitent le passage du temps; son processus de création laisse place à la spontanéité, au lâcher-prise, au hasard, au recommencement, à l’apparition, au repentir, à l’effacement total ou partiel, au palimpseste, à la réaction chimique, voire à la destruction. Mais cette prise de liberté s’articule avec une maîtrise technique contrôlée, cherchant justement cet équilibre d’une forme et d’un contenu sont indissociables. Parmi les nombreux médiums pratiqués au cours de sa vie, Elisabeth a choisi depuis quelques années d’approfondir davantage la peinture à l’huile, les pigments naturels et le stuc de chaux.

La question du support a pris une place prépondérante pour jouer avec la matière – plexiglas, bois enduit, toile enduite, placoplâtre – et il est souvent fabriqué ou coulé sur mesure, comme le plâtre de moulage. Dans ses peintures, le spectateur est témoin du passage du temps, des strates du passé ainsi que de la transmission de ses croyances et origines familiales. Ces racines sont variées, instables, éclectiques voire paradoxales, et c’est ce syncrétisme qui donne à Elisabeth ce besoin de les réconcilier.


PARCOURS ET INFLUENCES

Elisabeth est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et Métiers d’Arts (ENSAAMA Olivier-de-Serres) de Paris. Après avoir suivi le cursus de Design Graphique en médias imprimés et publicité, elle s’est orientée vers un Master de Direction Artistique spécialisé dans les médias digitaux. Elle a vécu et travaillé à Paris, au Pérou, en Israël et en Occitanie.

Elle a reçu son dernier diplôme en 2022 à l’Ecole Européenne de l’Art et des Matières d’Albi, dans la Spécialité en Décor Mural (enduits naturels : argile, chaux, plâtre).

Fille de l’artiste conceptuel russe Vladimir Mironenko, d’origine russe et cosaque, et de Raïssa Blankoff, journaliste et attachée de production à Radio France, petite-fille du professeur belge Jean Blankoff, Docteur en Philologie et Histoire slaves, et de la professeure américaine Goldie Scarr, d’origine ukrainienne ; Elisabeth parle cinq langues et écrit dans trois alphabets.Imprégnée par l’univers de ses grands-parents dont la maison à Bruxelles est parsemée d’oeuvres et objets anciens d’Asie Centrale, Occidentale et Russe, mais aussi influencée dès l’enfance par les avant-gardes d’art conceptuel d’ex-urss dont son père fait partie, elle y ajoute un intérêt personnel pour l’art dit naïf, singulier ou modeste. Son travail s’accompagne inlassablement d’expérimentations techniques diverses, dans l’optique de libérer le trait voire perdre le contrôle sur les acquis. Cette philosophie rejoint son désir de transmettre et d’enseigner, notamment auprès de enfants.

Elisabeth a fondé en septembre 2017 l’Atelier Matis, en Occitanie, espace dédié à l’enseignement des arts visuels aux enfants, adolescents et adultes sous forme de cours réguliers et stages. Cet atelier permet de s’initier de façon ludique et contemporaine à une variété de techniques relatives aux arts visuels et métiers d’art. La créativité et l’expérimentation sont encouragés à travers des ateliers de peinture, dessin, photographie, mosaïque, gravure, reliure-édition, encadrement, typographie, collage, design graphique etc.


« Je suis attirée par la nature énigmatique des choses et par une certaine retenue dans les images. J’aime que tout ne se livre pas immédiatement—ni jamais complètement—avec une touche de mysticisme. »

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« J’aime jouer avec l’ambiguïté dans mon travail, abordant parfois des sujets sérieux de manière inattendue, enfantine, naïve, onirique, décontractée, décadente, voire provocatrice. »